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Quand divers talents s’attèlent à la difficile tache d’adapter Alexandre Dumas, parfois on touche à l’excellence : ‘Le Comte de Monte-Cristo’ est sur nos écrans !

09 juillet 2024 - 12:00
'Le Comte de Monte-Cristo' d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte a su s’affranchir des écueils du passé, aller de l’avant et tout en conservant l’esprit et la forme de l’œuvre, nous a offert un film grand public, généreux et intelligent. Nous parlons souvent de la Culture au sens large, aussi avec ce film souhaitons que la passerelle qui s’établit entre les différents médiums, de l’œuvre littéraire, à l’œuvre cinématographique, soit allègrement franchie et que le public - surtout les jeunes - retrouve le chemin des livres. Car une fois de plus une œuvre littéraire majeure devient un monument du cinéma !
Trop peu souvent le cinéma français nous a permis d’accéder à une telle œuvre, qui au delà du caractère respectueux que l’on doit à l’auteur, aura su se hisser à un niveau tel qu’il est quasiment impossible de ne pas l’encenser. On ne parlera pas de chef-d’œuvre, un mot complexe à employer et qui ne se justifierait probablement pas… Les auteurs ont subtilement adapté le conséquent ouvrage, et comment aurait-il pu en être autrement ?, nous offrant une œuvre fidèle mais qui s’autorise quelques petites libertés, et surtout réussit à apporter sa pierre à l’édifice des films qui marquent leur temps.
Loin de toute facilité, sans transgression des codes, ni facilités scénaristiques, et sans avoir recours à des sidekicks inutiles et pompeux (le fameux faire-valoir qui fleurit dans trop de métrages notamment américains), Le Comte de Monte-Cristo est une réussite à tous les niveaux.
Mais un film ce sont avant tout des rôles, de premier plan avec des rôles principaux, des seconds rôles (faut-il d’ailleurs les nommer ainsi ?), tout autant nécessaires par ailleurs, car sans eux, pas d’histoire !
On retiendra l’excellent Bastien Bouillon dont nous avions pu apprécier le talent dans Un homme en fuite de Baptiste Debraux (lire l’article) ; de Anaïs Demoustier, parfaite dans ce rôle de femme marquée par le destin ; de la ‘sombre’ Anamaria Vartolomei ; de Patrick Mille, qui nous offre un rôle de ‘baron’ mesquin et suffisant, personnage qu’on adorera détester ; ou de Laurent Lafitte qui embrasse avec force et caractère son rôle et nous le rend autant attachant que détestable ; tous sans exception donnent le meilleur d’eux-même au service d’une adaptation comme rarement nous en avions eu. La vraie question, et vous vous direz, ‘enfin, je désespérais…’ ; est la suivante : et Pierre Niney dans tout ça !?
Et bien il est tel que d’aucuns, qui le suivent depuis longtemps, pouvaient l’espérer ; il est parfait. Il est habité par son rôle, éblouissant de puissance et d’opiniâtreté à l’image de son personnage de papier inventé par le grand Alexandre Dumas.
Oui le héros est sombre, et sa vie semble uniquement dédiée à cette vengeance qu’il exécute avec célérité et diligence, usant de subterfuges, machiavélique à souhait… un grand rôle s’il en est.
Il est indéniable que rares sont les rôles aussi ‘habités’… et nul doute que cet Edmond Dantes nous marquera durablement.
Et bien sûr, un film de ce genre, ce sont des décors et des accessoiristes, des costumes et des maquillages, un directeur de la photographie, du son… Tant de talents, comme évoqué précédemment, et tant de personnes investies dans un ‘ouvrage’ qui n’aura qu'un seul objectif ; nous éblouir !
Pour en terminer avec cette critique (dithyrambique… mais ne le mérite-il pas ?), le film d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte a réussit ce que peu avaient pu faire ; offrir un spectacle de tous les instants, à l’intrigue prenante, aux personnages complexes ; un film à l’esthétique irréprochable baigné d’une lumière léchée et qu’une musique incroyable accompagne, une musique composée par le talentueux Jérôme Rebotier.
Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’y revenir, notre ami David-Emamnuel ayant eu l’opportunité de l’interviewer… une affaire à suivre !
Synopsis : Victime d'un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu'il n'a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d'If, il parvient à s'évader. Devenu immensément riche, il revient sous l'identité du comte de Monte-Cristo pour se venger des trois hommes qui l'ont trahi.
Sylvain Ménard, juillet 2024
Le Comte de Monte-Cristo (2024)
Technique :
Réalisation : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
Scénario : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte, d'après Le Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas
Musique : Jérôme Rebotier
Direction artistique : Patrick Schmitt
Décors : Stéphane Taillasson
Costumes : Thierry Delettre
Photographie : Nicolas Bolduc
Son : David Rit
Montage : Célia Lafitedupont
Production : Dimitri Rassam
Sociétés de production : Chapter 2 et Pathé Films, en coproduction avec Fargo Films et M6 Films
Sociétés de distribution : Pathé Distribution (France) ; Alternative Films (Belgique), Pathé Films AG (Suisse romande), Sphère Films (Québec)Casting :
Pierre Niney : Edmond Dantès / le Comte de Monte-Cristo / Lord Halifax
Bastien Bouillon : Fernand de Morcerf
Anaïs Demoustier : Mercédès de Morcerf
Anamaria Vartolomei : Haydée
Laurent Lafitte : Gérard de Villefort, procureur du Roi à Marseille
Pierfrancesco Favino : l'abbé Faria
Patrick Mille : le baron Danglars, marchand et ex-marin
Vassili Schneider : Albert de Morcerf
Julien de Saint Jean : Prince Andréa Cavalcanti / André de Villefort, fils bâtard du procureur
Julie de Bona : Victoria Danglars
Adèle Simphal : Angèle
Stéphane Varupenne : Gaspard Caderousse, marin
Oscar Lesage : Maximilien Morrel
Marie Narbonne : Eugénie Danglars
Bruno Raffaelli : l'armateur Morrel, père de Maximilien