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VESPER CHRONICLES : Un film de SF décapant et superbe, esthétique et complexe !
17 août 2022 à 15h00
Un grand film de science-fiction arrive sur nos écrans : Vesper Chronicles. Rarement une fin des temps aura été évoquée de cette manière, le film nous offrant une vision superbe malgré son caractère inéluctable, et décapante dans sa mise en scène originale et directe.
Si la littérature n’a pas été avare de sujets où la vie humaine s’est presque éteinte et où survivent quelques cités et de rares humains ; le traitement au cinéma est nettement plus exceptionnel. Ici dans cet univers post apocalyptique, la nature - et ce d’une façon assez simple finalement et surtout extrêmement logique et crédible - a pris le dessus et les hommes continuent à faire ce qu’ils font de mieux, essayer de tirer du profit où de dominer l’autre. Mais la force du film est également de redistribuer les cartes, jouant des lieux communs et aboutissant à la création de personnalités moins convenues, plus fouillées, encore plus dans cet univers précis.
Superbe évocation aux couleurs parfois sombres, mais surtout d’une qualité chromatique originale qui rend autant hommage à des paysages pour la plupart naturels, qu’aux acteurs qui déambulent en son sein, Vesper Chronicles est une aventure humaine et philosophique où la tension nait du besoin de comprendre et d’apporter une aide, de la part de cette jeune fille qui s’avèrera être notre seul espoir. Loin du manichéisme hollywoodien, cette épopée est visuellement aboutie, scénaristiquement parfaite, et émotionnellement au rendez-vous avec ses portraits de personnages réalistes, humains et touchants, quand ils ne sont pas au delà des apparences, tout simplement paumés.
Bénéficiant d’une photographie superbe qui souligne la majesté de ce monde, les deux réalisateurs offrent un écrin de toute beauté à leurs acteurs et en tirent le meilleur : la jeune Raffiella Chapman, toute d’innocence mais batailleuse ; Richard Brake dans un rôle tout en subtilité (il joue le père et son drône) ; Eddie Marsan en ‘despote’ intransigeant et paumé ; où Rosie McEwen dans un rôle assez complexe…
Les effets spéciaux, en tous points parfaits, restent discrets et assument leur rôle en nous offrant ces paysages déroutants parfois, ces intégrations comme celles avec le drône, sans excès ni facilité ; et ces visions d’un futur certes pas joyeux, mais riche et étonnant. Les réalisateurs avouent s’être inspiré des plantes, d’insectes ou de méduses pour concevoir ce bestiaire, sans toutefois l’exagération ni la démesure de certaines grosses productions. S’attardant sur le moindre détail, Vesper Chronicles apporte sa pierre à cet édifice déjà conséquent de films indépendants, mis une scènes par de jeunes réalisateurs, où des artistes et des personnes d’un grand talent contribuent à donner vie à leurs visions ! Car avec un budget bien loin des productions usuelles, Vesper Chronicles est le digne héritier d’une tradition du 7ème art, plaçant l’esthétique et la cinématographie bien loin devant toute considération. Et pour notre plus grand plaisir, cela se voit à chaque instant lors de la projection.
Une note sur la musique signée Dan Levy, qui s’avère être le parfait corollaire des images, sobre quand elle doit l’être, superbe et mélodique quand il devient nécessaire d’user d’une panoplie orchestrale. Une réussite à cet égard, un compositeur à suivre assurément.
Co-production entre la Belgique, la France et la Lituanie, Vesper Chronicles est co-écrit et réalisé par Kristina Buožytė et Bruno Samper.
SYNOPSIS : Dans le futur, les écosystèmes se sont effondrés. Parmi les survivants, quelques privilégiés se sont retranchés dans des citadelles coupées du monde, tandis que les autres tentent de subsister dans une nature devenue hostile à l’homme. Vivant dans les bois avec son père, la jeune Vesper rêve de s’offrir un autre avenir, grâce à ses talents de bio-hackeuse, hautement précieux dans ce monde où plus rien ne pousse. Le jour où un vaisseau en provenance des citadelles s’écrase avec à son bord une mystérieuse passagère, elle se dit que le destin frappe enfin à sa porte...
Vesper ( Vesper Chronicles)
Technique
Réalisation : Kristina Buožytė et Bruno Samper
Scénario : Kristina Buožytė, Brian Clark et Bruno Samper
Musique : Dan Levy
Décors : Raimondas Dicius et Ramunas Rastauskas
Costumes : Dovile Cibulskaite, Christophe Pidre et Florence Scholtes
Photographie : Feliksas Abrukauskas
Son : David Vrancken1
Montage : Suzanne Fenn et Justin MacKenzie Peers (assistant)
Production : Kristina Buožytė, Daiva Jovaisiene, Asta Liukaityte et Alexis Perrin
Durée : 114 minutesCasting
Raffiella Chapman : Vesper
Eddie Marsan : Jonas
Rosie McEwen : Camellia
Richard Brake : Darius
Melanie Gaydos : Jug
Edmund Dehn : Elias
Matvej Buravkov : Boz
Marijus Demiskis : Med
Markas Eimontas : Mo
Titas Rukas : Beck
Markas Sagaitis : Fitz
Sylvain Ménard, août 2022
