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‘PANOPTICON’, une incursion dans la psyché emplie de confusion d’un jeune homme dans la Géorgie d’aujourd’hui, religieuse et conservatrice, un film à découvrir absolument !

16 septembre 2025 - 12:17
Portrait d’un jeune homme à la fois pieux et prisonnier de ses démons, ‘PANOPTICON’ est un film parfois austère mais intelligent et complexe. Le Panopticon (Panoptique en français) du titre, se réfère à cette structure carcérale qui souligne l’enfermement et la surveillance en continue, et tel est bien le sujet du métrage signé George Sikharulidze, et qui nous confronte à son personnage Sandro, jeune homme ambiguë et trouble, habité de certitudes et pétri de doutes.
Somme toute assez inclassable, le film cultive le doute dans ce qui semble devenir une forme d’expression cinématographique courante, un cinéma d’auteur où la réalisatrice ou le réalisateur instaure ce climat où se confondent l’apprentissage, l’observation des autres et la recherche de soi-même… La différence avec ce type de cinéma que nous connaissons au travers de certains films, d’une certaine vague - on pense à La Nouvelle Vague et à Godard, ou au cinéma parfois avant-gardiste - est qu’il est issu de la Géorgie, un pays qui nous avait peu habitué à de telles évocations.
En observant Sandro, qui cumule les contradictions, nous observons un pays et une culture peinant à s’affranchir d’un carcan, celui de la religion et du dogme avec ce regard porté sur les femmes et leurs ‘devoirs’, et dans le même temps, avide de découverte et de liberté, ceci incluant la dimension charnelle.
C’est au travers de cette métaphore (le Panopticon du titre), que le réalisateur érige son édifice, nous conviant à ce qui est presque une étude, où tous ses personnages - d’où l’importance des seconds rôles - sont parties prenantes de cette observation de la vie dans cette Géorgie moderne, autant conservatrice pour certains que trop ouverte aux yeux des autres, autant religieuse et stricte (la scène du crucifix) que s’avérant attirée par toute sorte d’excès.
Alors on s’interrogera sur l’image renvoyée, celle du père (absent), de la mère (Sainte ou tentatrice…), de cette société fortement ancrée dans ses traditions et soumise à la religion, où grandit et change toute une génération.
Loin de n’être qu’une exception, la Géorgie est un pays qui évolue lentement comme tant d’autres, un pays où la tradition côtoie la course vers le modernisme, un lieu - comme le dépeint George Sikharulidze - finalement pas si différent des autres.
Synopsis : Lorsque le père de Sandro décide de devenir moine orthodoxe, l’adolescent introverti se retrouve livré à lui-même. Il se débat au quotidien pour faire coexister son devoir envers Dieu, son besoin d’amour et son idée de la virilité... Mais comment trouver sa place quand on est sans repère dans une Georgie post-soviétique à la fois si turbulente et si pieuse ?
Sylvain Ménard, septembre 2025
Technique
PANOPTIKONI (1h36, Géorgie, France, Roumanie, Italie)
Ecrit et Réalisé par George Sikharulidze
Chef opérateur image : Oleg Mutu
Montage : Giorgia Villa
Son : Alexandru Dumitru
Mixage : Paolo Segat
Décors : Ketevan Nadibaidze
Maquillages et coiffures : Eka Chikhradze
Costumes : Ketevan Kalandadze
Produit par : Vladimer Katcharava (20 STEPS PRODUCTION)
Co-Production : Olivier Chantriaux (FILMO2); Luca Cabriolu, Andrea Di Blasio (OMBRE ROSSO) ; Anamaria Antoci (TANGAJ) ; Archil Gelovani (INDEPENDENT FILM PROJECT)Casting
Sandro : Data Chachua
Père de Sandro : Malkhaz Abuladze
Natalia : Ia Sukhitashvili
Lasha : Vakho Kedeladze
Tina : Salome Gelenidze
Lana : Marita Meskhoradze
Beka : Andro Japaridze