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10ème édition du Festival du film russe de Paris & Ile-de-France ; du 7 au 17 mars

27 février 2024 - 12:00
Avant-premières, films inédits, hommages, documentaires et courts-métrages, rétrospectives et rediffusion de série : tel est le programme alléchant (et fort complet), que nous promet cette édition 2024.
"Préambule : Il n’aura échappé à personne que le nom du festival - Une Autre Russie (www.uneautrerussie-festival.com) - prend au jour d’aujourd’hui une saveur toute particulière. Si nous sommes entrés dans une seconde année de guerre avec son lot d’horreur et de peur, il nous semble qu’une forme d’usure, comme si on s’habituait à ce qui se passe à nos portes, prenait le pas sur la défense ardente de nos convictions et notre désir de voir triompher la paix. Fort de ce constat, et souhaitant nous positionner à Cinémaradio aux côtés de ceux qui défendent une autre vision et cette idée de paix, nous relayons - comme nous l’avons déjà fait - l’actualité des Festivals, avec cette ‘session’ 2024 du Festival du Film Russe. Il est important de parler de ce qui se passe, montrer une autre image que celle que la propagande russe véhicule, donner la parole à ceux qui comptent et osent parler culture en ce temps de guerre."
L’édition 2024 du Festival vous propose plusieurs films, rétrospectives, hommages et courts-métrages… Une occasion de découvrir des réalisateurs qu’on oublie, d’autres qu’on ne connaissait pas. En bref une vision un peu plus large d’un pays qui essaie de survivre dans sa culture et ses spécificités géographiques notamment avec ce coup de projecteur sur les cinéastes géorgiens.
Patient #1 (Russie / Georgie 2023 1h45. Réalisation : Rezo Guiguineichvili)
Synopsis : 1985. Fin, déclin et décadence de l'empire soviétique. Moribond, Konstantin Tchernenko, secrétaire général du Parti communiste de l’URSS gît dans une clinique du gouvernement. Vieux, fragile, usé, il tiendra jusqu’à son dernier souffle, au pouvoir, un pouvoir qu’il ne se résout pas à lâcher. "Le pouvoir se prend, il ne se donne jamais", aime-t-il à répéter.
Les Vacances (Russie/Finlande 2022 Couleur 1h58. Réalisation : Anna Kouznetsova)
Synopsis : À l'aéroport, un groupe scolaire de Kaluga part pour Sotchi participer au festival "Russie - Théâtre - Enfants". Il y a là Tatiana Viktorovna (Daria Savelieva) l'animatrice du groupe et metteuse en scène du spectacle, très décontractée (un peu trop ?) et à l'aise avec les enfants, et Maria Henrikhovna (Polina Koutepova) une responsable pédagogique de l'école, plus stricte et nettement moins détendue, dont le nom, c'est un critique russe qui l'a dit, donne envie de se mettre au garde-à-vous.
Noutcha (Russie (Yakoutie) 2021 Couleur 1h47. Réalisation et scénario : Vladimir Mounkouiev)
Synopsis : Dans l'Extrême-Orient russe, la Yakoutie est un territoire immense et très peu peuplé, sinon par des esprits qui parfois parlent aux chamanes. Peu de gens sans doute savent qu'en yakoute, "noutcha" est le mot qui désigne les Russes.
La Fête (Russie 2019 Couleur 1h14. Réalisation et scénario : Alexeï Krassovski)
Synopsis : On s’agite chez les Voskressenski. C’est bientôt l’heure du dîner et rien n’est prêt. Très rapidement, la fête prévue part en vrille. Et pourtant ils ne sont que six : les parents, les deux enfants et deux invités surprise. Le fils amène une petite amie qui a tout de Cosette et la fille présente Vitali, une espèce de malotru rencontré dans des circonstances pas claires. Précisons que nous sommes aux environs de Léningrad ce 31 décembre 1941. Les habitants de la ville assiégée par les Allemands meurent de froid, de faim et d’épuisement. Mais dans cette maison à part, rien ne manque car le mari travaille pour la défense et a droit à des rations augmentées et une maison chauffée. Réveillon sous les bombes et ambiance délétère.
Un hommage en deux films au grand réalisateur géorgien, Otar Iosseliani.
La Chute des feuilles (URSS 1966 N&B 1h31. Réalisation : Otar Iosseliani)
Synopsis : Deux jeunes diplômés sont embauchés dans la principale usine de vinification de Tbilissi. Mais Niko n’accepte pas les principes en vigueur dans cette entreprise. Il refuse de donner le feu vert à la vente d’un fût de mauvaise qualité, au risque d’empêcher la réalisation du Plan qui, à l’époque, réglementait toute l’économie soviétique.
Il était un merle chanteur (URSS 1970 N&B 1h22. Réalisation : Otar Iosséliani)
Synopsis : Guia est un musicien encore jeune. Il joue des percussions et du triangle dans l’orchestre symphonique de Tbilissi. Mais insouciant et trop souvent attiré par ses amis, anciennes amoureuses ou simplement la vie des quartiers qu’il traverse, il est toujours en retard.
A l’occasion du centenaire de la naissance du réalisateur iconique Serguei Paradjanov, le festival s’attarde sur le cinéma géorgien.
Les Chevaux de feu (URSS 1964 Couleur 1h37. Production : Studios Dovjenko – Kiev . Réalisation : Sergueï Paradjanov. Scénario : Ivan Tchendeï et Sergueï Paradjanov)
Synopsis : Deux enfants s’aiment. Hélas, le père de Marie tue le père d’Ivan. Les jeunes grandissent et leurs sentiments perdurent malgré les familles ennemies qui s’opposent farouchement à cet amour. Alors qu’Ivan est parti en estive, Marie se noie accidentellement. Morte en état de péché puisqu’elle n’a pu se confesser, elle devient roussalka, une ondine condamnée à errer, l’âme en peine. Ivan se résout à épouser Palagna mais Marie le hante. Inconsolable, il se débat, tiraillé entre une morte et une vivante. Découpé en douze chapitres comme autant de mois, le film évoque un cycle de vie et de mort.
Et c’est sans compter avec les film contestataires et dénonciateurs…
Le Thème (URSS 1976-1986 Couleur 1h39. Réalisation : Gleb Panfilov)
Synopsis : Kim Essénine, écrivain de renom, souffre d’une panne d’inspiration. Il pense se ressourcer à Souzdal, au cœur de le Russie profonde (certains extérieurs d’Andreï Roublev y furent tournés) en compagnie de sa dernière conquête, une jeune nigaude. Mais le vieux pays n’est pas accueillant : tracasseries administratives, défiance du milicien local trop zélé, atmosphère provinciale étriquée.
Délit de fuites (URSS 1988 Couleur 1h44. Réalisation : Youri Mamine)
Synopsis : Dans une banlieue maussade à la périphérie de Léningrad, une banale barre grisâtre. L’arrivée d’un vieil Ouzbek (beau-père du gérant de l’immeuble), ennemi du gaspillage – surtout de l’eau, si précieuse pour un fils du désert – chamboule la vie des locataires qui jusque-là vaquaient à leurs petites affaires. Chaque étage a son lot d’originaux : un horticulteur en chambre, les zélateurs d’un obscur écrivaillon décédé, un musicien perché (dans tous les sens du terme), quelques poivrots, des ménagères débordées, beaucoup de citoyens indifférents…
Au programme également, plusieurs documentaires…
La Vie d’Ivanna (Russie / Norvège / Finlande / Estonie2021 1h20. Réalisation : Renato Borrayo Serrano)
Synopsis : Ivanna, une jeune Nénètse de 26 ans, mère de cinq enfants, vit dans la région arctique du nord-ouest de la Sibérie. Elle mène une vie nomade traditionnelle, conduisant un troupeau de rennes dans la toundra, comme le fait sa famille depuis des siècles. Mais en raison des effets secondaires du changement climatique sur l'environnement, la plupart de ses rennes meurent et elle sait qu'elle sera bientôt ruinée et contrainte de prendre une décision dramatique.
Jours de fête (Suisse 2022 1h26. Scénario et réalisation : Antoine Cattin)
Synopsis : Saint-Petersbourg, ville de rêveurs. Dans une auberge vit Djous, un jeune Kazakh qui rêve d’une vie meilleure. Aux affaires municipales de la ville, Anna, femme coriace, fait travailler ses employés jusqu’à l’os mais rêve de prendre sa retraite. Dina la nationaliste est une jeune conductrice de tramway qui rêve de prendre le pouvoir. Nikita, jeune grimpeur urbaniste qui parcourt les toits de la ville comme guide touristique, rêve de réussir. Alors que nous suivons ces personnages au cours d’une année et sept fêtes populaires, le contrôle autoritaire du Kremlin pèse sur eux tous, laissant peu de place aux rêves.
Un dernier mot pour signaler la rétrospective Larissa Chepitko. Prématurément décédée à l’âge de 41 ans, Larissa Chepitko a marqué le cinéma russe, avec sa touche féministe et sa sensibilité, nous offrant de beaux sujets qui restent percutants aujourd’hui ; entre portrait de femme dans cette URSS si caricaturale par moment, 'progrès’ et fuite en avant vers ce modernisme inhumain qui laisse de côté ceux qu’on considèrent comme sans importance, et ces pages d’histoire de la seconde guerre mondiale…
L’Ascension (URSS 1976 N&B 1h51. Réalisation : Larissa Chepitko)
Synopsis : Biélorusse, hiver 1942. L’année la plus terrible quand rien ne peut arrêter l’avancée irrésistible des Allemands en territoire soviétique. Tout semble joué et perdu. Mais une poignée résiste en zone occupée, les Partisans, dans des conditions effroyables. Ils manquent de tout. Deux gars sont envoyés au ravitaillement, c’est-à-dire en expédition chez les civils.
Les Ailes (URSS 1966 N&B 1h25.Réalisation : Larissa Chepitko)
Synopsis : Trois jours dans la vie de Nadejda Petroukhina. Elle fut un as de l’aviation pendant la guerre. Pilote de chasse redescendue du ciel, elle est maintenant l’austère directrice d’un lycée technique en province. Brusque et maladroite, bardée de certitudes, elle semble toujours porter l’uniforme. Elle se considère comme un bon petit soldat, accomplissant sa tâche, aussi ingrate soit-elle.
Les Adieux à Matiora (URSS 1982 Couleur 2h09. Réalisation : Elem Klimov)
Synopsis : Le paisible village de Matiora, situé sur une île au milieu de la rivière Angara, est condamné à court terme par la construction d’un gigantesque barrage. Des siècles d’existence seront bientôt noyés sous les flots. Le film raconte les derniers moments des villageois avant l’évacuation forcée.
A noter qu’une sélection de courts métrages est présentée durant le Festival au Max Linder. Nous y reviendrons dans un article qui leur sera dédié.
Le mot du Festival : Découvrir ou redécouvrir le meilleur du cinéma russe d'hier et d'aujourd'hui. La 10e édition du Festival du film russe de Paris & Ile-de-France aura lieu du 7 au 17 mars, à Paris et Taverny.
Les salles du festival :
Cinéma Le Balzac
1 rue Balzac, Paris 8 - Métro Etoile ou George V (https://www.cinemabalzac.com/)
Le Studio 28
10 rue Tholozé, Paris 18 - Métro Blanche (https://www.cinema-studio28.fr/)
Le Max Linder Panorama
24 boulevard Poissonnière, Paris 9 - Métro Grands Boulevards (https://maxlinder.com/)
Sylvain Ménard, février 2024