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SANS UN BRUIT 2 AU CINÉMA

15 juillet 2021 - 16:25
Sorti en juin 2021, SANS UN BRUIT 2 est un bon film d’horreur qui a le mérite d’apporter quelques réponses aux nombreuses questions que le spectateur du premier film avait pu se poser ; mais qui réussit également à consolider le mythe (celui de ces envahisseurs) tout en l’enrichissant avec ses personnages attachants.
Suite directe du film de 2018, ce second opus reprend là où s’était terminé le précédent, et pour notre plus grand plaisir nous y retrouvons la même équipe ceci incluant les acteurs. S’éloignant de la dimension spatiale restreinte du premier opus, ce volet nous invite à suivre les péripéties (la fuite) de la famille Abbott, en quête d’aide et d’autres groupes d’humains. On lui a reproché de trop s’être éloigné des standards qui avaient été mis en place précédemment ; oui, mais justement la force d’une suite n’est-elle pas de savoir s’éloigner de son mode initial (le film d’horreur) afin de se ré-approprier le sujet différemment ? Ici, l’horreur peut paraître diluée, ce qui est quelque part cohérent puisque la première étape - l’effroi et la peur de l’inconnu ont fait place à la prise en considération d’un état d’invasion avec sa cohorte de monstres.
Aussi le spectateur étant plus ou moins en terrain connu, la seconde étape devient donc l’exercice lié à la survie de l’individu ; et sa capacité à éviter les créatures tout en surmontant les épreuves afin de s’associer à d’autres survivants et d'enfin entamer une contre-attaque !
Le réalisateur nous propose cette vision avec ces changements de mode, où l’horreur est sans doute moins présente, mais où le fantastique (il s'agit quand même d’une invasion d’extra-terrestres) demeure.
Nous touchons alors au « survival », avec cette question de qui doit vivre et qui doit mourir !? Krasinski ne sacrifiant pas aux poncifs du genre ; s’il y a une rencontre avec un groupe animé des plus vils instincts (la règle du survival) l’affaire est réglée rapidement ; il optera pour une approche directe et relativement évidente.
De la sorte les problématiques posées portent sur le devenir de l’humanité ; et par le truchement du regard de la mère qu’interprète Emily blunt, il nous apporte ces réponses grâce aux enfants. Chacun à sa manière décidant, se prenant en main, apportant une solution. Loin d’une forme de sensationnalisme, c’est de fait un film sur les rapports humains avant-tout - où de protectrice et d’observatrice, la mère verra ses enfants grandir et les sauver. Une sorte de passation de pouvoir, représentant l’évolution si on y réfléchit !
Ainsi la mère, figure emblématique protectrice et aimante, devient-elle le témoin privilégié de l’émergence de deux volontés - celle de ses enfants - et après avoir bataillé afin de les protéger, les voit s’affranchir et devenir autonomes… une sorte d’allégorie sur l’adolescence et le regard que nous portons sur nos enfants et les espoirs que avons en eux !
On notera que l’avantage d’une suite est d’avoir la possibilité de découvrir plus encore ce qui nous avait fait peur dans le premier film, les créatures en l’occurence. Dans cette suite si elles sont plus présentes, sans être envahissantes, elles sauront nous effrayer et répondre à quelques questions que l’on se posait quant à leur origine et leur comportement.
Ne résistant pas à la tentation de vous en montrer un peu plus, voici quelques concepts de l’artiste Luis Carrasco pour la fameuse créature.
Fiche technique
A Quiet Place: Part II
Réalisation et scénario : John Krasinski
Musique : Marco Beltrami
Décors : Jess Gonchor
Costumes : Kasia Walicka-Maimone
Photographie : Polly Morgan
Montage : Michael P. Shawver
Production : Michael Bay, Andrew Form et Brad Fuller
Production : Platinum Dunes
Distribution : Paramount Pictures
Distribution
Emily Blunt : Evelyn Abbott
Millicent Simmonds : Regan Abbott
Noah Jupe : Marcus Abbott
Cillian Murphy : Emmett
Djimon Hounsou : le leader de la colonie
Lauren-Ashley Cristiano : la femme d’Emmett
Wayne Duvall : Roger
John Krasinski : Lee Abbott
Scoot McNairy : le chef des pirates
Gary Sundown : l'homme sur l'île
Sylvain Ménard, juillet 2021