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Marilyne Canto, la comédienne et la réalisatrice. Un parcours, un entretien…
17 décembre 2021 à 15h00
Alors que la Covid continue à ralentir et déprogrammer nombre de réalisations et développements de projets, l’actrice Marilyne Canto continue à tourner et à nous offrir quelques prestations originales et des rôles forts, dans la série à venir L’Île aux 30 cercueils, ou au cinéma dans Presque et Enquête sur un scandale d’état qui pour leur part sortiront début 2022 !
Marilyne Canto ne nous est pas inconnue, ne fut-ce qu’avec son rôle du commissaire Dorval dans Alex Hugo, mais on a pu la voir à la télévision dans le Dreyfus du réalisateur Antoine Garceau, ainsi qu’au cinéma dernièrement dans Toute Ressemblance de Michel Denisot ou Ibrahim de Samir Guesmi ; et on devrait la voir tout prochainement dans Presque de Bernard Campan et Alexandre Jollien, ainsi que dans Enquête sur un scandale d’état de Thierry de Perreti. On mentionnera le fait que Marilyne Canto est également réalisatrice et a signé quelques métrages aux nombres desquels Le Sens De L’humour (2012) ou plus récemment Faire la Paix (2017).
• Vous interprétez un personnage récurrent et important dans la série policière Alex Hugo, comment travaille t-on un rôle de ce genre ? On trouve l’inspiration dans d’autres personnages, ses propres lectures ?
Marilyne Canto : Je dirais qu’on trouve l’inspiration en étant le plus personnelle possible, je veux dire par là en ayant conscience que l’on n’incarne pas une fonction (un commissaire) mais une femme avec son caractère, ses défauts, ses qualités et en essayant d’être authentique : d’être cette femme là en particulier qui commande, qui prend des décisions, qui cherche surtout la vérité et qui est liée (assez intimement) à Alex Hugo, toutes ces composantes rendent le personnage complexe et très intéressant.
• Marilyne Canto, on a cité Alex Hugo, mais vous réalisez également, et on découvre avec intérêt vos rôles à venir dont celui de Marie dans un étonnant L’Île aux 30 cercueils, adapté de l’œuvre de Maurice Leblanc. C’est assez plaisant de voir réadapté des auteurs ‘classiques’ du thriller ou de l’aventure. Comment êtes-vous arrivée sur ce projet ?
Marilyne Canto : Très simplement, on m’a proposé ce rôle et j’ai beaucoup aimé le coté très romanesque, intemporel du scénario et des personnages, c’est un conte, fait de plein de rebondissements, de personnages forts, dans une Bretagne très puissante et mystérieuse.
• En tant que spectateurs, nous étions restés sur l’adaptation télévisée de 1979 ; on imagine aisément que celle-ci va s’installer dans un contexte plus moderne. Pouvez-vous nous parler de votre rôle ?
Marilyne Canto : C’est un personnage fort, une femme qui élève seule ses deux enfants et qui détient et garde précieusement un lourd secret, aussi je ne pourrais pas vous en dire plus :)
• Vous tournez au côté de Virginie Ledoyen et Charles Berling entre autres, comment s’est déroulé le tournage ?
Marilyne Canto : C’était pendant le confinement ; alors avoir la chance de quitter Paris et de se retrouver en Bretagne (au nord, puis au sud) avec des partenaires talentueux comme Martine Chevalier, plus tous ceux que vous avez cité, était une très grande joie !
De fait, le tournage était très gai et très sérieux. Frederic Mermoud le réalisateur est précis et très chaleureux, c’était une vraie rencontre.
• On vous a vu dans l’épisode 5 de la série H24 sur ARTE (H24, 24 heures dans la vie d'une femme), qui vous met en scène dans un rôle ‘éprouvant’, qui résonne d’une façon assez dure en regard de l’actualité trop souvent sombre. Comment avez-vous travaillé sur ce sujet ?
Marilyne Canto : D’abord j’ai été bouleversée par le texte tiré - il faut le dire - d’un des 24 faits divers ! C’est un texte poignant écrit par Lydie Salvaire.
Puis j’ai beaucoup parlé avec les réalisatrices du jeu justement, comment évoquer cet état des choses terribles, comment dire l’insupportable en étant digne…
• En tant que spectateur on vous découvre avec une toute autre sensibilité et en tant qu’homme on est bouleversé par votre prestation, tout en sobriété et simplicité.
Marilyne Canto : Je vous remercie, cela me touche beaucoup car l’idée était justement de ne plus jouer mais d'être un instant cette femme brisée et qu’on entende sa voix.
• C’est effrayant et pourtant on se dit qu’on en dira jamais assez. C’est un sujet qui vous touche - ou vous toucherait - en tant que réalisatrice, aujourd’hui avec l’impression que les choses ne bougent pas ?
Marilyne Canto : Oui, cela me bouleverse évidement, et il y a tant à faire à tous les niveaux, juridiques, psychologiques, logistiques (hébergements)… Alors si ces films permettent de faire avancer les choses, c’est formidable et encourageant ! En tout cas ils ont eu un très grand écho dans la presse et dans les institutions.
Représenter les faits de cette façon, je pense, a permis d’éveiller les consciences et d’ouvrir un débat, tant mieux !
C’est une bonne nouvelle !
• Quels sont vos projets à venir, alors que vous serez à l’affiche en 2022 dans Presque de Bernard Campan et Alexandre Jollien, et Enquête sur un scandale d’état de Thierry de Perreti ?
Marilyne Canto : Ce sont tous les deux des films ambitieux et très différents : l’un est un film sentimental, l’histoire d’une magnifique amitié, et l’autre est un film choral et politique engagé. J’ai beaucoup aimé participer à ces films et rencontrer ces deux réalisateurs passionnants !
Je tourne actuellement dans une série “Les Petits meurtres d’Agatha Christie” et aussi dans le prochain film de Sylvie Testud pour la télévision.
• Pour revenir sur les projets et tournages auxquels vous avez participé - notamment ces films à venir début 2022 - a quel niveau ont-ils subit l’impact de la pandémie, et vous même ?
Marilyne Canto : Les sorties de ces deux films ont été réportés à 2022 et nous avons aussi du arrêter le tournage d’Alex Hugo car il y a eu des cas de Covid, on a repris après plusieurs semaines le film, c’est évident, cela a eu un impact certain !
• Un dernier mot sur vos envies, des projets de réalisations ou de rôles ?
Marilyne Canto : Ah je suis pleine d’envie et j’ai plusieurs projets mais j’attends qu’ils soient confirmés pour en parler (théâtre et réalisation) !
Je suis optimiste, je n’ai pas d’autre choix ! Rêver toujours et entreprendre…
• Mille mercis à vous Marilyne…
Marilyne Canto : Merci à vous !
Mes remerciements également à Éléonore Heuzé de l’Agence French Lights pour sa gentillesse et sa disponibilité.
Photos, ©Charlotte Szczepaniak et France 2, France 3.
Sylvain Ménard, décembre 2021