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Interview Aurélien Recoing : carrière et actualité… Théâtre, cinéma & télévision… avec le récent ’Bugarach'

15 juillet 2024 - 12:00
Tout récemment vu dans la série fantastique BUGARACH, Aurélien Recoing, nous parle de son rôle dans cette série fantastique française, un genre rarement exploité dans l’hexagone ; revient sur sa carrière et évoque ses envies !
• Aurélien Recoing, merci de vous prêter au jeu des questions & réponses… Parlez-nous un peu de ce rôle dans la série fantastique BUGARACH, si vous voulez bien…
Aurélien Recoing : Jouer un scientifique, un astro physicien qui a accès à une connaissance suprême c’est comme être un alchimiste des émotions. Une parabole de l’acteur..:)))
• Vous aviez déjà joué dans la série Les Revenants (en 2015), une série fantastique produite par Canal+. Sans être un accroc au genre - ce qui est probablement compliqué au vu du relatif désintéressement des producteurs quand on évoque la SF ou le fantastique en France - jouer dans des séries fantastiques, ça vous permet de développer différemment la ‘caractérisation’ des personnages, ou de leur amener du réalisme par exemple ?
Aurélien Recoing : J’ai toujours pensé que la télévision était un très grand terrain de jeu pour les acteurs et pour les personnages… Alors oui caractérisation et réalisme sont au menu d’un film fantastique. Un réalisme enchanté aussi et qui se double d’un cinéma de la pensée, et des idées… Il y a eu Les Revenants, mais aussi Trepalium chez Arte, Onde de choc à France Télévision
• On sait l’importance qu’ont les seconds rôles, sans lesquels rien ne pourrait se construire (à part les stand-up ? …). Vous avez tourné dans de très nombreux films de cinéma et télévisions, et vous avez été remarqué, sans compter des séries, des courts-métrages…
Une première chose, le mot vous choque t-il ? ; ensuite, est-ce que justement, jouer des seconds rôles ne serait pas des fois plus enrichissant ?
Aurélien Recoing : Je dirais qu’il n’y a pas de petits rôles. Ensuite je fais partie d’une génération d’acteur qui se ballade entre premiers rôles et rôles dit secondaires (je prefère le terme anglais supporting role) et ou la frontière entre ces deux présences est devenu de plus en plus flou. À cause de cette question du point de vue qui est beaucoup plus fragmenté dans les oeuvres d’aujourd’hui sans doute.
• Pouvez-vous nous parler de votre métier d’acteur aujourd’hui ? Comment le concevez-vous ? Avez-vous l’impression que cela devient plus compliqué en terme de diffusion avec la diversification des médias, sans omettre d’évoquer les plateformes !?
Aurélien Recoing : J’ai beau faire, il faut que cela matche avec le scénario donc peu importe où il se trouve. À la télévision, sur une plateforme, au cinéma… ? Sur un plateau de théâtre ? Je prends.
Les budgets pour les artistes baissent. C’est contre-productif. Il faut équilibrer, donner des échelles de salaires selon le parcours, selon l`âge, pour que tout le monde puisse vivre de son art.
Mais mon seul crédo est de faire et refaire et d’aller à la rencontre de beaux projets, d’aller creuser, aiguiser mon art…:)))
• Avec une carrière aussi diversifiée et remplie que la vôtre, quelles sont aujourd’hui vos envies ? Retourner un peu plus vers le théâtre, avoir des rôles plus importants au cinéma ?
Vous avez également mis en scène plusieurs pièces, c’est un axe que vous aimeriez plus développer ?
Aurélien Recoing : Disons que j’essaye d’équilibrer le théâtre en tant qu’acteur et metteur en scène ainsi que ma présence au cinéma en tant qu’acteur et cinéaste. Cela fait partie entièrement de mes désirs, de mes recherches. Je développe aussi des deux côtés de l’Atlantique, aux USA et en France mais aussi au Québec avec du cinéma et du théâtre.
• On a constaté que vous aviez beaucoup travaillé pour le théâtre, donnant vie à de nombreux personnages… Ça représente un très large éventail d’auteurs, allant des classiques aux modernes ; il nous a semblé qu’on vous y voyait un peu moins récemment…
Aurélien Recoing : Il n’y a jamais eu d’opposition pour moi entre cinéma / télévision et théâtre. L’un nourrit l’autre et vice-versa. Et d’un point de vue de la construction d‘un personnage c’est la même chose, le fond et la forme, selon le mode d’expression. Sauf qu’au théâtre on crée l’espace autour de soi et qu’au cinéma on le réinvente. Au théâtre je cherche la discontinuité dans la continuité. Et au cinéma la continuité dans la discontinuité. Et j’aime cette idée de Robert Bresson "Il ne faut jouer personne".
• Quels sont les séries ou films, où l’on va vous retrouver bientôt ?
Aurélien Recoing : Maraé de Jacques Kulger sur OCS aujourd’hui. Un film fantastique. Un unitaire s’appuyant sur des faits réels, ceux des essais nucléaires en Polynésie Française.
Et toujours Bugarach sur FranceTV.com…
Bientôt le Phèdre de Yannis Ritsos pour le théâtre que je mets en scène avec l’actrice Québécoise Ann-Sophie Archer, au 7L à Paris. Et puis Oronte dans le Misanthrope mis en scène par Georges Lavaudant au Printemps des Comédiens en janvier 25 et mars à l’Athénée. Une reprise bientôt aussi du Phèdre de Sénèque où je jouais Thésée au Théâtre de l’Athénée toujours dans une mise en scène de Georges Lavaudant.
En projet pour Avignon 2025 En Attendant Godot mis en scène de Jacques Osinsky.
Et il y a aussi bientôt le très beau film de Noël Alpi GRAND CIEL qui sera enfin diffusé sur ARTE France les vendredi 2 août à 23h11 et vendredi 23 août à 15h26…
GRAND CIEL sera présent ensuite sur Arte en « replay »
• Aurélien, merci d’avoir partagé avec nous votre actualité !
Aurélien Recoing : Merci à vous
Sylvain Ménard, juillet 2024
Crédits photos, © John Alexander