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‘Hola Frida’, le film d'animation de Karine Vézina et André Kadi est sorti sur nos écrans… Rayonnant, bouleversant et beau, précipitez-vous !

20 février 2025 - 14:09
KARINE VÉZINA ET ANDRÉ KADI réalisent le très beau ‘Hola Frida’, un film d’animation sur la jeunesse d’une des grandes icônes du XXème siècle, une grande artiste, engagée et humaniste, FRIDA KAHLO. On dit souvent que ce qui définit en tout premier lieu un film de ce type, c’est la qualité de son animation, la simplicité - du script et de la mise en scène - ; dans ce qu’elle a d’évident et de direct afin de toucher immédiatement son public.
Et puis on parle ‘technique’, car il faut bien que l’histoire se pare d’atours agréables, ici ce sera un trait particulièrement ‘rond et joli’, au service d’une esthétique précise où surgissent de belles couleurs. Et quand tout ça, que l’on a bien gardé à l’esprit, s’est mis au service d’une histoire forte, celle de la jeunesse d’une femme aussi emblématique que Frida Kahlo, on a déjà gagné les cœurs !
Destiné à un jeune (et moins jeune) public, ‘Hola Frida’ est une merveilleuse histoire, touchante et puissante !
L’histoire évoquée dans ‘Hola Frida’ s’attarde sur la jeunesse de Frida Kahlo et s’avère émouvante et bouleversante de par les émotions qu’elle provoque en nous, soulignant l’importance que prennent les choses comme lorsque Frida est visitée par l’apparition féminine incarnant la mort ; et ces considérations, très adultes, qui apparaissent en filigrane comme la maladie, la poliomyélite dont souffrait Frida Kahlo, ou la différence et le fait d’être une femme. Ce qui nous frappera le plus est bien qu’au delà d’un discours destiné aux enfants, il s’adresse de fait à un très large public. Certes le médium peut en rebuter plus d’un, mais croyez-nous quand nous vous disons que ce film d’animation est tout simplement beau, et qu’il faut aller le voir !
A compter de ce moment où la mort apparaît, le film se fait plus évocateur, empreint de poésie et nous invitant à découvrir des moments fantasmagoriques ; de belles scènes soulignés par une délicate musique, qui aident la jeune Frida à s’ouvrir au monde et à ce qui parfois fait sa dureté, mais également sa majesté et sa beauté.
Et nul doute que les jeunes spectateurs sauront comprendre cette poésie et ce qu’elle sous-entend également.
Il peut sembler troublant de mêler aussi intimement la maladie, puis la mort et la vie, sachant que les deux sont indissociables. Mais là encore, la poésie du sujet, l’évocation de la jeunesse de Frida Kahlo, dans ce qu’elle a pu avoir de beau - et on peut le présumer également, de misérable et de douloureux - semble ici nous ramener inlassablement vers l’espoir et la joie. Dans cette ode à la vie, et au travers des images et des personnages qui nous touchent, le spectateur (et quel que soit son âge) ressent ces émotions positives sublimées par l’usage de couleurs intenses et ‘florales’. Nous voyons alors Frida comprendre et accepter cette différence dont elle fera une force ; une force qui l’aidera à transcender ses défauts, ceux de son handicap, une force qui la rendra plus grande.
Sans doute, était-ce trop compliqué que d’évoquer la vie entière de Frida Kahlo, aussi parler de son enfance ; perturbée par la maladie, par le regard des autres ; était une bonne façon d’aborder l’une plus grandes artistes du XXème siècle, une artiste intemporelle.
Au-delà du sujet évoqué, le film est une leçon de vie, une leçon d’humanité - qu’un enfant, un jeune enfant ou bien l’adulte qui l’accompagne - saura apprécier à sa juste valeur. Car, personnalité hors norme, Frida Kahlo est une femme qui aura marqué le Mexique de son empreinte, que ce soit dans les arts ou au service de causes comme celle des femmes, la liberté et l’égalité.
L’épilogue du film prend place après l’épisode de l’accident de bus qui a failli coûter la vie à Frida, tout en évoquant subrepticement la rencontre avec Diego Riviera, qui sera deux fois son époux. Dans cette dernière partie, le scénario joue avec le spectateur et lui présente cette image récurrente (si ce n’est omniprésente) de la mort, cette mort qui aura toujours gravité autour de Frida Kahlo. Sans doute que cette partie finale pourra paraître un peu abstraite car elle est empreinte de mysticisme, mais elle nous aura marqué tant elle est teinté de romantisme.
Et pour ceux qui connaissent la vie de Frida Kahlo, il est évident que la réalisation ici a pris une autre direction, que sans doute les jeunes spectateurs auront un peu de mal à suivre, mais qui en conclusion nous invite à porter un regard bienveillant sur les gens et le monde qui nous entoure, un regard plein d’espoir.
Un très beau film, sans doute parce que nous sommes sensibles à cette histoire finalement si brève (Frida Kahlo est décédée l’année de ses 47 ans), et un film qu’un enfant trouvera attirant, d’abord parce qu’il est beau, ensuite parce qu’il lui apportera des réponses quant à sa place, celle qu’il veut occuper, celle au travers de laquelle il s’épanouira.
Tel serait le message de ce joli film d’animation ; vivre, et ce même si parfois on rencontre des obstacles, trouver la force en soi et accepter ses émotions en les communiquant aux autres…
Synopsis : C’est l’histoire d’une petite fille différente. Son monde, c’est Coyoacan au Mexique. Pétillante, vibrante, tout l’intéresse. Et lorsque les épreuves se présentent, elle leur fait face grâce à un imaginaire débordant. Cette petite fille s’appelle Frida Kahlo !
Sylvain Ménard, février 2025
Crédits photos : HOLA FRIDA © 2024 Haut et Court Distribution, Tobo Media, Du Coup Studio Production, Maison 43