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Christopher Young nous offre son ‘NOSFERATU’, une ambitieuse composition magistrale et gothique
26 mai 2024 à 18h00
La musique de Nosferatu signée Christopher Young est un splendide hommage à la composition moderne… une ode symphonique et gothique ! Ambitieuse et ‘monumentale’, son œuvre resplendit d’une aura toute particulière, symphonie horrifique qui n’oublie pas de mettre en avant une qualité d’écriture incroyable, une imagination sans borne, et qui place le compositeur parmi les plus grands !
Alors que nous avons diverses compositions à l’esprit et pas des moindres, du Dracula de Philip Glass, au Golem de Karl-Ernst Sasse en passant par le Dracula ‘classique’, celui de la Hammer justement, composé par James Bernard ; bien évidemment nous reviennent en mémoire celles intimement liées à Nosferatu avec les œuvres signées Hans Erdmann (le film de 1922), avec Popol Vuh (et des extraits de Richard Wagner et Charles Gounod) pour la version de 1977, Nosferatu, fantôme de la nuit ; et nous n’oublierons pas de mentionner L'Ombre du vampire, qui se base quant à lui sur le tournage du film muet, avec une musique de Dan Jones.
Autant de sujets, autant d’approches*… Et même s’il paraît évident que Dracula et Nosferatu sont deux entités différentes, il paraissait raisonnable d’en mentionner quelques-uns ici, ne fut-ce qu’en regard de la notoriété des compositeurs qui ont œuvré dessus.
La puissante musique de NOSFERATU ´A Symphony of Horror’ consacre indéniablement le retour d’un Christopher Young plus épique et majestueux dans ses thèmes, comme le récent The Piper (lire l’article) nous l’aura prouvé. S’éloignant des scores parfois poisseux et très modernes de ces dernières années, il semble revenir à ces œuvres plus contemplatives et orchestrales, bien plus mélodiques.
C’est une composition magistrale, où l’impression dominante serait une forme de mélancolie, parcourue de mouvements vigoureux, et à d’autres moments sombres (gothiques… ?) et effrayants ; et qui s’inscrivent dans une démarche contemporaine.
Pour mettre en musique le Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau, Christopher Young écrit une partition incontestablement remarquable pour ce qui reste ‘le’ film expressionniste par excellence ! Écrivant une œuvre classique, moderne, - Chostakovich, Schnittke, ne sont que quelques noms qui nous viennent à l’esprit -, Christopher Young rend hommage à ces maîtres et au cinéma d’horreur. Entre ce qu’on nomme la musique de film - et qui au demeurant n’est ‘in finé’ que de la musique - et l’expression dans sa forme la plus pure de l’illustration sonore (ce qu’est une symphonie, un concerto, un opéra…), Young nous emmène avec lui dans un voyage somptueux auquel nous n’étions pas préparé.
Œuvre inspirée et foisonnante, malheureusement un peu trop courte, elle semblera aux oreilles des mélomanes comme ‘résonner’ parfois de quelques accords ou de 'tempis' qui nous renverraient à une phrase, une citation, comme lors ce mouvement lancinant qui ne serait pas sans nous faire penser au Dracula de Wojciech Kilar (dans le premier tiers de l’acte V, allant jusqu’à la moitié du morceau).
Musique de film, musique magistrale, musique de concert… NOSFERATU ´A Symphony of Horror’ est tout cela à la fois.
L’œuvre fut enregistrée les 24 et 25 février 2023 sous la tutelle experte du chef Franck Strobel et de l’Orchestre de la Tonhalle de Zurich.
[Franck Strobel est connu pour son travail de reconstruction sur les partitions de Sergueï Prokofiev, pour Alexandre Nevski, Ivan le Terrible, et celle de la version restaurée de Metropolis. Son travail l’a également amené à promouvoir des ciné-concerts, et il est régulièrement invité en France par la Philharmonie de Paris et l’Orchestre national de Lyon]
Nosferatu Soundtrack
(Musique composée par Christopher Young)
Ttp: 34:3401. Trailer from Nosferatu (1:18)
02. Act I excerpt (4:55)
03. Act 2 excerpt (4:01)
04. Act 3 excerpt (3:23)
05. Act 4 excerpt (3:51)
06. Act 5 excerpt (3:28)
07. Meet Knock (3:09)
08. Suite from Nosferatu (10:34)
Sylvain Ménard, mai 2024
* A ceux qui s’interrogeraient sur ce qui apparaitrait comme des ‘omissions’, du Dracula de Marco Beltrami, à celui de John Williams, en passant par celui de Wojciech Kilar, ils demeurent des exemples parmi tant d’autres, fort nombreux…, et rappelons que le sujet porte sur Nosferatu.