Se connecter
Starship Troopers Original Motion Picture Soundtrack Deluxe Edition (2LP - Blood & Bug Juice)

19 juillet 2023 - 22:00
A l’occasion de la réception du beau double album du score de Basil Poledouris pour 'Starship Troopers', le film de Paul Verhoeven sorti en 1997, revenons un peu sur cet objet, inclassable, indétronable… bref ; j’ai nommé le VINYLE !
Un mot pour rapidement dire à quel point ce vinyle (Starship Troopers donc) est une édition incontournable - ah tiens, j’avais omis d’ajouter cet adjectif - un pur objet de collection, produit par Varèse Sarabande. Outre la qualité sonore, c’est bien à un véritable travail d’orfèvre auquel nous avons droit, les pistes possèdent un souffle évident et sans commune mesure avec la qualité CD, la pochette et les détails sont soignés, même si on aurait espéré quelques illustrations supplémentaires.
Ah, j’oubliais, la version colorée « Blood & Bug Juice » (limitée à seulement 500 exemplaires) est déjà épuisée, mais bientôt sera disponible la « Black Vinyl ».
Aujourd’hui les chiffres de ventes des vinyles ne cessent d’augmenter, on parle même de dépassement aux Etats-Unis par rapport au CD. Alors il est exact qu’il faut relativiser et penser en terme de rendement (nous n’avons pas le choix) mais également en terme d’objets. Le CD a perdu du terrain - tout dépendant ceci dit de la niche (classique, jazz, BO, pop…) - mais c’est au bénéfice, si l’on peut dire, du téléchargement légal, du fichier numérique. A l'heure où nous parlons le coût d’un CD est tellement minime que les labels se disent que ça ne vaut pas la peine d’en sortir dans ce format immédiatement, et tardent souvent à en mettre sur le marché.
Mais concernant le vinyle, l’argument est tout autre ! Nous parlons d’un objet ‘collector’, pressé avec rigueur et qualité, et offrant avec une chaine même basique (rajoutez toutefois de bonnes enceintes) un confort d’écoute, renvoyant à quelque chose de naturel, de vivant.
Et cette réflexion, il est normal qu’on ne se la fasse pas avec le numérique, que ce soit directement sur votre ordinateur ou gravé sur CD. D’ailleurs nombreux sont ceux à préférer le CD à la piste ‘dématérialisée’ ; et nous avons souvent eu l’occasion d’en parler.
Mais le vinyle connait d’aujourd’hui un retour dans les faveurs des mélomanes, à qui - d’un coup - on cesse de servir une ‘soupe’ audio, compressée en mp3, ou en qualité 24 bits, ou parfois inférieur, et dans des formats différents.
Non, là nous avons accès à des sources retravaillées - souvent à partir des masters d’origines, concernant du moins les musiques de films ! Car nombre d’éditeurs voulant se diversifier récupèrent sans les dynamiser des sources de moindres qualités, ou basiques, en oubliant que le vinyle nécessite de nombreux calages, une re-mastérisation et un gravage qui va de pair avec cette démarche.
Oui, car graver un vinyle, c’est au delà d’une simple manipulation. Il y a l’épaisseur (standardisée plus ou moins) le master qu’on va graver, qui est retravaillé en fonction du médium, donc le vinyle. Mais ça ne s’arrête pas à ceci.
Il y a ensuite la partie esthétique, le travail de la pochette avec les illustrations, le graphisme, tout ceci concourant à en faire un ‘objet’ (nous y sommes) de collection.
Et - la touche finale - dans les faits, mettre un vinyle sur une platine, c’est découvrir autrement avec de micros imperfections parfois, le son qu’on attendait. Car le vinyle sous sa forme physique est un objet d’art quelque part, et surtout un objet vivant, qu’il faut entretenir en le nettoyant si besoin, mais surtout en le stockant à la verticale sans mettre les doigts dessus (sinon étape du chiffon doux) et hors lumière. Le seul impératif étant de changer de temps en temps le diamant de lecture. Quant à vos enceintes, c’est une question de budget, mais également de cette recherche du confort, qui vous mènera à divers fabricants et systèmes plus ou mois onéreux. Mais gardez toujours à l’esprit que c’est seulement la qualité de votre vinyle que vous entendez à la fin !
Vous pouvez vous reporter également à l’article paru en 2021 sur la bande originale de Bruno Coulais pour Wolfwalker ; nous nous étions penchés sur l’historique, les éditions limités, les compositeurs qui le privilégient (comme notre ‘frenchy’ ROB - Robin Coudert de son vrai nom)… et bien évidemment les labels !
Sylvain Ménard, juillet 2023