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« Seule : les dossiers SilverCloud », le polar de Jérôme Dassier avec Asia Argento

08 mars 2023 - 12:00
« Seule : les dossiers SilverCloud », un polar sympathique sur le papier et presque décevant à l’écran est au cinéma ce 8 mars. Si vous êtes fan de Asia Argento (fille de Dario, le réalisateur bien connu), ce film est fait pour vous… Et si vous avez peur de vous confronter à un huit clos dans la forme, avec une galerie de personnages réduite à deux protagonistes, Asia Argento et Jeanne Balibar (que l’on aperçoit très peu) et une action quasi inexistante, ce film n’est probablement pas fait pour vous.
Alors que Asia Argento est une actrice relativement charismatique, son personnage nous semble falot, perdu dans on ne sait quels souvenirs, tandis que nous nous questionnons quant aux épreuves qu’elle a pu traverser ; ce qui ne fait que souligner la faiblesse du scénario. Car si la photographie est belle, les plans bien cadrés, le jeu de l’actrice principale ne remporte pas les suffrages (elle est quasiment « l’unique actrice »), et Jeanne Balibar est simplement évoquée, ou bien aperçue brièvement lors de flashbacks, ce qui fait d’elle une sorte de présence indéfinissable ! Ce qui aurait pu être une excellente idée, ce casting reposant sur deux actrices, n’est au final pas exploité.
Nous avons évoqué les flashbacks, mais ces derniers sont conséquents (y a t-il surenchère ?) ; et ce procédé nuit à l’homogénéité de l’ensemble, le réalisateur appuyant trop sur la manette, comme si le spectateur n’avait pas eu le temps de voir ou de comprendre ce qui se passait à l’écran.
Tout ceci confère alors au métrage une dimension étrange, une atmosphère de fin de monde, que la mise en scène maladroite parfois ne rend pas plus compréhensible.
C’est un constat plutôt mitigé finalement pour ce film qui aurait mérité d’être plus ‘enlevé’ et plus porté par ses actrices, la faute en revenant finalement à des choix spécifiques de la part du réalisateur, et à une ambiance angoissante - pas nécessairement originale - qui peine à mettre en valeur les paysages immaculés, et l’histoire.
Et trop c’est trop : voir Asia Argento déambuler dans un monde vide de toute vie est incompréhensible ; il n’y personne de réellement visible, et même les méchants ne sont que des ombres et des formes qu’on aperçoit de façon fugace ! Ces choix visuels, esthétiques ou autres, de la part de Jérôme Dassier, sont comme des petits cailloux posés de ci delà, des « micro bonnes idées », mais qui ne sont pas poussées jusqu’au bout. Et c’est dommage, car on aurait pu jouer la carte du thriller psychologique à fond, nous ramenant à ces classiques, où la moitié des choses que l’on voit n’existe pas, et où l’autre moitié n’est pas ce que l’on croit.
En lieu et place d’un thriller qui aurait cultivé la paranoïa, c’est un petit film de série B (mais qui a dit que la série B ce n’était pas bien ?) au scénario simpliste, que nous découvrons.
Synopsis : Alors qu’elle vit recluse à la montagne, Anne découvre que son chalet isolé a été placé sur écoute. Elle est alors rattrapée par son ancienne vie d’agent du renseignement, un passé qu’elle espérait avoir laissé derrière elle.
Technique :
Réalisation : Jérôme Dassier
Scenario : Jérôme Dassier et Didier Rouget
Produit par : Alain Benguigui et Ruth Waldburger
Production : Sombrero Films, Vega Film Productions
Musique originale : Nathaniel Méchaly
Casting :
Asia Argento, Jeanne Balibar
Sylvain Ménard, mars 2023