Mélange de séquences d’animation et de séquences live, le tout doté d’un certain dynamisme, cette anthologie a le mérite de montrer également des perceptions différentes et sujettes à caution. le segment avec le père et son fils anglais partant voir un match de foot à Paris et confrontés à la stupidité des supporters anglais est un exemple de ces perceptions faussées et de ces regards que parfois portent les jeunes sur la vie et qui, par définition, différent du nôtre !
Au delà d’une certaine caricature - qui est le parti pris des segments qui s’appuient sur l’animation justement et qui la rende parfaitement bien - on frôle des situations dramatiques ou drôles, on côtoie l’oubli et l’absence, mais aussi la présence réconfortante ou ‘balourde’ de ces pères qui veulent faire de leur mieux.
Le dernier court (Petits actes de tendresse maladroits) atteint des sommets d’humour avec la scène de la femme qui raconte ses premières règles puis ses premiers rapports sexuels avec force gestes, alors que le pauvre père confronté à l’angoisse et la gêne de sa fille, ne sait plus où se mettre.
S’il ne s’agit pas à proprement parler de contes philosophiques, nous n’en sommes finalement pas si loin par moments. Parfois surprenant, parfois iconoclaste et très souvent tendre, cet ensemble de courts métrages nous offre une vision pas si écornée que ça de l’image du père et aussi, subtilement, nous invite à prendre conscience de l’incompréhension qui peut régir nos interactions ou de la réalité du fossé des générations.
Sylvain Ménard, novembre 2019