Spectateurs conscients de la rudesse d’une vie - car d’autres images sont passées par là et d’autres histoires nous ont touchés - nous sommes invités aujourd’hui à découvrir la vie avec ces aléas, les petits tracas, et les gros embêtements dans cette ferme des Bertrand. Avec toutes ces choses qui font et ont fait la vie dans cette ferme depuis plusieurs décennies, le réalisateur nous offre leur vision du monde, celui d’hier et bien évidemment celui de demain, demain avec ses exigences qui n’en finissent pas, demain avec des contraintes qui les rendraient fatalistes, mais sûrs de leurs choix, car résolument ancrés dans leur quotidien, fiers de leur labeur, de leur travail.
Dans un monde qui avance sans prendre garde à quoi que ce soit, les Bertrand perpétuent une tradition, un savoir-faire, donnent presque tout leur temps, et ne trouvent que rarement des réponses aux questions quant à leur devenir.
Sans juger, se contentant d’observer les Bertrand, Gilles Perret continue d’étoffer son œuvre qui devient peu à peu un témoignage très contemporain. Et de passage de flambeau, en constat doux-amer sur la nécessité de gagner de l’argent, mais confiant dans ce qu’ils laissent et de leur respect de leurs terres et de la nature, les Bertrand nous donnent une leçon d’humanité et de ce bon sens que l’on qualifiait il y a peu encore, de bon sens paysan !
Et en observant cette vie si remplie, cette vie qui semblerait si simple à nombres d’entre nous, LA FERME DES BERTRAND paraît alors nous délivrer un message d’espoir, à moins que ce ne soit que de l’optimisme : continuer, car ça en vaut la peine !
Synopsis : 50 ans dans la vie d’une ferme… Haute Savoie, 1972 : la ferme des Bertrand, exploitation laitière d’une centaine de bêtes tenue par trois frères célibataires, est filmée pour la première fois. En voisin, le réalisateur Gilles Perret leur consacre en 1997 son premier film, alors que les trois agriculteurs sont en train de transmettre la ferme à leur neveu Patrick et sa femme Hélène. Aujourd'hui, 25 ans plus tard, le réalisateur-voisin reprend la caméra pour accompagner Hélène qui, à son tour, va passer la main. A travers la parole et les gestes des personnes qui se sont succédé, le film dévoile des parcours de vie bouleversants où travail et transmission occupent une place centrale : une histoire à la fois intime, sociale et économique de notre monde paysan.
Sylvain Ménard, janvier 2024
ReÌalisation : Gilles Perret
SceÌnario : Gilles Perret et Marion Richoux
Chef monteur : SteÌphane Perriot
1eÌre assistante aÌ la reÌalisation : Marion Richoux
Son : Didier FreÌdeveaux, Louis Molinas, Yoann Veyrat
Musique originale : Vincent Boniface
Coordinateur de post-production : Eymeric Jorat
EÌtalonnage : Robert Williams
Production : ElzeÌvir Films
Producteurs : Denis Carot et Ulysse Payet
Productrice associeÌe : Marie Masmonteil
Coproduction : Vues de Quincy, Auvergne-RhoÌne-Alpes CineÌma, Jour2FeÌte, Les 400 clous
Crédits photos, Copyright Laurent Cousin