Écrit et réalisé par Charles Van Tieghem, Friendzone est produit et diffusé sur Netflix, et comme son nom l’indique il évoque cette zone floue entre l’amitié et l’amour.

Le problème que l’on rencontre d’emblée avec cette production Netflix, est justement le mot ‘Netflix’, car depuis plusieurs mois on a pu observer une forme de construction narrative qui renvoie à des classiques américains et d’autant plus ici avec ce film sur l’amitié et le grand amour ; des structures donc qui s’inscrivent dans un schéma éprouvé ; et ne sont pas nécessairement de ce fait, très originales. 

De la sorte on aimerait que les dialogues eussent été moins ‘rentre dedans’, moins ternes et plus travaillés, car si les acteurs peuvent dans leur grande majorité paraître à l’aise dans leur rôle, leur jeux n’est pas exempt de défauts, et ces dialogues qui pour certains sonnent faux, nuisent à l'ensemble. 
Dommage alors car ça ne manque pas d’une certaine fraîcheur, mais la réalisation pâtit de cette mise en scène trop référencée et prévisible, sans oublier une accumulation de clichés relevant d'un inventaire à la Prévert, entre les copines pas si cleans que ça, l'homosexuel de la plage caricaturé à l'extrême, et jusqu'au nom des personnages. 
Assez curieusement cette ‘prévisibilité’ ne sera pas ce qui nous aura gêné à la vision du film, ce sera plus dans le fait que certains écueils comme des scènes surjouées - lorsque notre ‘gentil’ garçon se fait briefer par ses copines par exemple - auraient pu être évités et contrebalancés par une mise en scène moins tape à l’œil.
Dommage donc car le sujet - surtout à l’heure d’aujourd’hui où il y a trop de violence, d’inégalités entre femmes et hommes - aurait pu permettre par le biais de ce rôle décalé (le gentil garçon) d’avoir un traitement différent, mais même ici ce sont les fameuses copines de notre personnage principal, qui lui reprocheront d’être soit trop romantique, soit trop gentil… un comble non ?

On parle c’est vrai de la mondialisation galopante qui touche également la culture et le cinéma, mais les caractéristiques et les facettes inhérentes à chaque pays avec une vision indépendante doivent demeurer ; et il est un fait indéniable, c’est que Netflix a tendance à édulcorer les productions, à les ‘épingler’ (comme cette image de la Tour Eiffel, qui renvoie à la France) et à les uniformiser. Souvenez-vous des clichés bien visibles sur la série Lupin… et ils sont nombreux !
On imagine aisément qu’un jeune réalisateur ne soit pas à l’aise (sans parler d'avoir son mot à dire) face à ces mastodontes (Netflix, Amazon…), et que la production lui ait imposé des contraintes !

Friendzone est visible sur Netflix depuis le 29 septembre.

On retrouvera très bientôt la saison 2 de Validé sur Canal+ et MyCanal. Cette série dont le sujet porte sur le rap est réalisée par Franck Gastambide et écrite par Charles Van Tieghem.

Friendzone, le synopsis : N'en pouvant plus des relations platoniques, Thibault croit voir sa chance tourner lorsqu’il rencontre Rose. Mais comment passer de meilleur pote à petit ami ? 

Technique
Réalisation : Charles Van Tieghem
Scénario : Stanislas Carré de Malberg et Charles Van Tieghem
Producteurs : Joachim Nahum et Clément Birnbaum
Montage : Justine Haouy
Décors : Nicolas Migot
Costumes : Emmanuelle Youchnovski
Photographie : Pierre Dejon
Pproduction : Nabi Films
Distribution : Netflix

Distribution
Mickaël Lumière : Thibault
Eva Danino : Rose
Manon Azem : Maud
Fadily Camara : Lulu
Constance Arnoult : Alexandra
Maxime Gasteuil : Bruno
Eloise Valli : Jennifer Paoli
Bruno Sanches : Jordi
Nada Belka : la patiente

Sylvain Ménard, octobre 2021