Batra au travers de ses personnages raconte les inégalités sociales et plus précisément le poids de la tradition. Rafi est pauvre et doit rembourser une dette importante laissée par son père. Miloni jeune femme brillante, cultivée, issue d'un milieu social aisé est promis à un grand avenir. L'amour entre eux arrive pas à pas, lentement. J'avais beaucoup aimé le premier film de ce scénariste LUNCHBOX un véritable bijou. Pour retrouver cette atmosphère j'ai souhaité voir ce second long métrage. Certes Le Photographe n'a pas la même accroche mais il continue à analyser avec délicatesse les inégalités sociales qui n'en finissent pas de pervertir les relations amoureuses dans son pays. J'ai vu la société Indienne avec ses rigidités, ses préjugés. Batra raconte l 'inde d 'aujourd’hui prise en tenaille entre tradition et modernité.
Bombay sert de décor à cette histoire d'amour. Sa foule grouillante m'a semblé renvoyer une sensation de suffocation voulant être un rappel de l'entrave des valeurs passées. L'éclosion des sentiments amoureux entre les deux personnages principaux si éloignés l'un de l'autre parle d 'espoir et de progrès me semble-t-il. L'humour est bien présent dans les scènes entre l'énergique et truculente grand mère et la timide jeune fille.
Film romantique et social. L'intrigue est prévisible. La fin laisse la question en suspens: que vont devenir nos 2 personnages et leur attirance muette? A nous d'imaginer la suite en fonction de ce que nous pensons de la transition de la société indienne.
Marie-Claire Bergére