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Aliens Graphic Novels, partie III : La première trilogie basée sur Aliens, scénarisée par Verheiden et dessinée par Nelson, Beauvais et Keith
28 janvier 2024 à 11h00
Si vous devez vous pencher sur une série liée à la franchise 'Alien', c’est bien sur celle écrite par Mark Verheiden, qui en trois tomes impose une vision scénaristique originale et fort bien construite. Les trois volets sont dessinés respectivement par Mark A. Nelson, Denis Beauvais, et Sam Keith. Si l’on peut trouver que le trait a un peu vieilli, n’en demeure pas moins une création qui encore aujourd’hui titille notre imagination et nous invite à envisager autrement la suite donnée à 'Aliens'… Mais ceci est une autre histoire !
Cette série est illustrée par Mark A. Nelson pour ’Aliens: Book One' (le premier opus à lire absolument), et qui vous invite à découvrir ‘l’histoire’ qui suit immédiatement le film Aliens de James Cameron, avec Hicks et Newt confrontés de nouveau aux xénomorphes et à la folie des dirigeants de la compagnie. Ce premier volet sera suivi de deux autres toujours scénarisés par Mark Verheiden. Sur le second, le dessin parfois très épuré aux couleurs assez extraordinaires de Denis Beauvais, donne toute sa force à un épisode qui suit immédiatement le premier, nous amenant dans l’espace où les militaires se sont réfugiés dans l’attente de reconquérir la terre. Leur objectif est d’amener les Aliens à se dresser les uns contre les autres, en créant notamment un ‘soldat’ Alien qui répondrait aux ordres. Comme vous le savez les Aliens sont tout sauf docile… Et en guise d’apothéose, alors que tout semble perdu pour la poignée d’humains réfugiés à bord de la station Gateway (vu au début du film Aliens), apparaît le sauveur, j’ai nommée Ripley !
Le troisième volet est malheureusement le moins bon des trois ; Sans doute que le dessin de Sam Kieth y est pour beaucoup. Plus habitué aux exagérations morphologiques sur les Batman et autres, son trait riche (trop !) alourdi l’histoire, la remplissant d’effets graphiques, d’incrustations, délaissant une mise en page ’sobre’. Ajoutons que les couleurs semblent bien criardes.
Dommage sans doute, mais demeure un triptyque d’une envergure qui reste au jour d’aujourd’hui assez inégalée, encore plus quand on la rattache à la franchise cinématographique, sans oublier que l’arrivée d’Alien 3 (et la mort de Hicks et Newt) en fit une œuvre par défaut décalée, comme s’il s’agissait d’une histoire parallèle.
A ce titre nous noterons que Aliens: Newt’s Tale qui fera l’objet d’un prochain article, a été diffusé alors que Alien 3 arrivait sur les écrans et nul doute que la fin eut été quelque peu différente que celle douce-amère que nous offre le comics.
Dans les éditions d’origines, nous avons bien affaire à Hicks et Newt. Pour coller à la chronologie Alien, ils furent renommés Wilks et Billie, dans une reprise des tomes II et III sortis courant 1996, et nommés respectivement Aliens : Nightmare Asylum et Aliens: Female War… tout un programme !
Sorti en janvier 1990 et édité par Titan Books, Aliens Book One est le premier volet de cette trilogie dédiée aux Aliens et qui compte donc trois ouvrages. Ce sont, Aliens: Book One avec Mark A. Nelson au crayon, Aliens: Book Two avec l’excellent Denis Beauvais au pinceau, Aliens: Book Three, Earth War (qui voit le retour de Ripley) illustré quant à lui par Sam Kieth.
Un point est à signaler, Dark Horse a sorti les numéros (sous forme de comics), tandis que c’est Titan Books qui les éditera au format broché (excepté Aliens: Book Two). Titan Book est créée en 1981, c’est une société anglaise spécialisée dans les livres, les graphic novels et les magazines ce qui explique en partie qu’avec sa notoriété on lui ai proposé d’éditer le graphic novel ; Dark Horse est créée pour sa part en 1986.
Après diverses parutions, l’histoire sera reprise par Wetta en 2016, puis Vestron en 2019, avant de ressortir dans le monumental omnibus (1024 pages) de Panini Comics en 2022.
Notons que la première édition est en noir et blanc et sera plus tard mise en couleur, ce qui est souvent la coutume à l’époque, à l’occasion de la sortie en roman graphique.
Les parutions de ces trois livres s’étalonnent de mai 1988 à octobre 1990, ils se décomposent comme suit : Aliens (Book One), de mai 1988 à juillet 1989 ; Aliens (Book Two), de août 1989 à mai 1990 ; Aliens: Book Three (Earth War), de juin 1990 à octobre 1990.
Le nom du scénariste (Verheiden) et certaines images nous invitent à nous pencher sur ce que les américains nomment « easter eggs », ces fameux messages cachés dans un film. Voici donc quelques petits clin d’œils par delà les décennies.
Le film Alien Vs Predator, le moins bon des deux, soit dit entre parenthèses, a un personnage (un mercenaire) embauché par Weyland (le Weyland de la « Weyland-Yutani ») dont le nom est Verheiden. Sur le Alien Vs Predator Requiem, film qui tire plutôt pas mal son épingle du jeu, on découvrira à la fin un personnage féminin qui répond au nom de Miss Yutani (ou Miss Y sur le générique). Curieux que ce soit sur le cross-over entre ces deux monstres de cinéma que ces références voient le jour, mais c’est finalement logique.
Une autre chose… Lors de la scène de combat - à la fin du film Predator 2 (1990) - entre le policier Harrigan (Danny Glover) et un predator - on aperçoit à bord de son astronef, un superbe crâne d’Alien ! Notons également que alors que le policier remporte le combat en tuant son adversaire, et que plusieurs predators se ‘dévoilent’ (splendide camouflage thermo-optique), leur chef lui offre une arme ancienne, un pistolet à percussion datant de 1715 et au nom de Raphael Adolini ! Cette arme apparaît dans le récent Prey, lorsque la jeune amérindienne revient vers sa tribu et montre l’arme qui lui aura servi contre le predator.
Ce pistolet apparaît dans une histoire publiée par Dark Horse Comics en juillet 1996. Intitulée ‘Predator 1718’ et scénarisée par Henry Gilroy et dessinée par Igor Kordey, cette histoire se déroule dans un contexte de piraterie, le predator et un capitaine de navire se trouvant brièvement alliés contre des pirates. La phrase ‘prends-le’ est la dernière prononcée par Raphael Adolini, avant de mourir de la balle d’un traitre, qui sera lui même exécuté d’un tir de plasma par le predator.
Sylvain Ménard, janvier 2024
Lien :
Aliens Vol. 1 https://www.originalcomics.fr/panini-omnibus/30350-aliens-t01-omnibus-vf-9791039106825.html